En quoi la pratique des armes dans les arts de Taiji est-elle si importante par rapport à celle de l’enchaînement à main nue ?
L’étude du Taijiquan ouvre des horizons infinis dans la recherche d’une alliance entre les mouvements et le souffle. La pratique des armes de Taiji, prolongation des bras, décuple par cette extension le moindre mouvement partant du centre du corps, et permet donc d’amplifier le travail de l’énergie interne. C’est pourquoi il est préférable que l’apprentissage des enchaînements d’armes suive celui de la forme à main nue, une fois les premiers principes du Taijiquan assimilés (le calme, le relâchement, la coulée vers le bas et l’alternance énergétique).
Traditionnellement, les armes de Taiji sont le sabre, dao (?), l’épée, jian (?) et la lance, qiang (?). Les enchaînements d’armes, assez rapides, exercent la condition physique et la capacité de réaliser des sauts, doubles ou en tourbillon, des pas vifs et de pouvoir mobiliser le haut du corps de façon accélérée. Pratiquer les armes ne développe pas seulement le travail en amplitude mais aussi l’habileté du geste et l’agilité des déplacements, qualités nécessaires à la réalisation des applications martiales. Bien que les formes avec les armes ne durent que quelques minutes, elles sont codifiées en série de séquences de mouvements, portant des appellations à la fois techniques et poétiques. Les règles de structuration et les principes de ces formes sont identiques à ceux du Taijiquan, mais avec des variations de principes selon les armes…
Marianne PLOUVIER – Le tai chi chuan – Presses Universitaires de France, 2012